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"l'esprit fécond du doute"
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"l'esprit fécond du doute"
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8 janvier 2019

Consensus ?

 

 Consensus

Éditorial par Bernard Beauzamy  

http://scmsa.eu/archives/lettre84.pdf

 On entend très souvent dire, par le commun des mortels, mais aussi par les scientifiques, qu'une doctrine, une théorie, une idée, doivent être vraies parce qu'il y a consensus sur la question. Or la vérité est tout l'inverse : une idée, quelle qu'elle soit, autour de laquelle il y a consensus est nécessairement fausse.

L'histoire de l'humanité le prouve abondamment, sur tous sujets et en toute époque : des consensus voulaient que la Terre fût plate, puis immobile, des consensus réclamaient la génération spontanée des microbes, etc. Les chercheurs qui ont remis en cause ces idées ont dû se battre. Dans l'immense majorité des cas, la prise en compte de leurs avancées a d'abord été refusée. 

Citons Max Planck : "Une vérité nouvelle en science n’arrive jamais à triompher en convainquant ses adversaires et en les amenant à voir la lumière, mais plutôt parce que finalement ces adversaires meurent et qu’une nouvelle génération grandit, à qui cette vérité est familière." Mais la pensée de Max Planck est réductrice ; les choses ne se limitent pas à la science. Les consensus les plus contraignants concernent les sujets de société, la morale, la religion, etc.

En science, les choses pouvaient progresser, même si elles le faisaient lentement, par des expériences et des mesures. Les lois de la Nature finissaient par s'imposer. Le Grenelle de l'Environnement a changé tout ceci : maintenant, un consensus suffit pour affirmer qu'un produit est dangereux, même s'il ne l'est pas. C'est une régression intellectuelle, qui n'est pas perçue comme telle, puisqu'il y a consensus.

Pour la morale et la religion, il n'y a pas de confrontation avec l'expérience. Sur la surface du globe, 95% des gens croient en un Dieu (peu importe lequel) alors que, en 6000 ans, aucune divinité ne s'est jamais manifestée pour réclamer un lieu de culte, ou pour témoigner de sa satisfaction après la construction.

L'espèce humaine est, collectivement, dépourvue de toute forme de curiosité ; le but de la plupart est d'obtenir l'approbation des autres et le statut social le plus élevé possible. Ceci exclut par définition toute recherche qui remettrait en cause un consensus.

On m'objectera : "mais enfin, il y a tout de même des consensus autour de choses qui sont vraies, comme la Terre est ronde". Non, simplement les lois de la Nature ont fini par s'imposer.

On m'objectera : "mais enfin, nous sommes à l'ère de l'innovation ; il y a des innovations partout et celui qui innove est bien accueilli de la société. C'est le héros des temps modernes".

Pure illusion : celui qui innove sera bien accueilli si son innovation va dans le sens de ce que l'espèce humaine attend, à savoir en général des moyens de communication plus nombreux.

Qu'il crée une association pour mutualiser le contenu des réfrigérateurs, voilà qui est bien vu. Mais s'interroger sur le bien-fondé de nos connaissances, sur la résistance d'un ouvrage d'art, voilà qui est inadmissible.

L'exemple du réchauffement climatique vient à merveille illustrer mon propos. Voilà un sujet qui, par essence, est de nature scientifique. Si l'on prend son temps et que l'on dispose de suffisamment de mesures, on finira par savoir s'il y a réchauffement, où et pourquoi.  C'est un sujet d'étude comme un autre, pas particulièrement intéressant. Mais, avant toute analyse, il y a eu consensus pour dire que le RC existait et que l'homme en était responsable.

Le sujet, d'abord scientifique, s'est transformé en guerre de religion, où les deux camps sont d'aussi mauvaise qualité intellectuelle.

Le sujet va se tarir prochainement, d'une manière qui donne entièrement raison à mon analyse. Donald Trump a été élu Président des USA et a déclaré qu'il ne croyait pas à cette doctrine. Immédiatement, tous les tabous ont été levés, y compris les innombrables sottises environnementales que l'on trouve chez nous (transition énergétique, interdiction des forages, etc.). Le résultat est que le prix moyen de l'essence, aux USA, est de 0.60 Euro du litre, contre 1.40 en France. La compétitivité des USA en sort tous les jours renforcée, parce que le prix des hydrocarbures influe sur tous les aspects de l'économie.

Le "consensus" sur le réchauffement va durer en France pendant au moins une génération encore (sauf si les lois de la Nature génèrent une bonne couche de glace) ; les journalistes continueront à clamer "l'urgence climatique", mais les conséquences auront disparu de la scène sociale, grâce à Donald Trump, du fait de cette constatation vraiment effrayante pour nous : dans un pays civilisé, l'essence se vend 0.6 Euro du litre. Il n'y aura pas d'analyse scientifique du sujet (ou peut-être dans des décennies) et le consensus ne sera pas remis en cause ; simplement, il sera oublié.

La conclusion est vraiment très simple : ni aujourd'hui, ni jamais, personne n'est intéressé par l'investigation de quelque sujet que ce soit, si elle remet en cause un consensus. Dans l'immense majorité des cas, les gens ne s'intéressent qu'à leur ego, c’est-à-dire à la place qu'ils tiennent, ou croient tenir, dans la société.

 

* * *

 

 

 

 

 

 

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