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"l'esprit fécond du doute"
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"l'esprit fécond du doute"
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25 janvier 2018

Epuration ethnique

La politique israélienne d’épuration ethnique

Le journal israélien Haaretz a rapporté que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait demandé au président Barak Obama de donner aux Palestiniens le Sinaï en échange de l’annexion de parties de la Cisjordanie. L’information a été révélée par des anciens officiels américains de l’Administration Obama. Les dirigeants israéliens ont approché le président Obama et le secrétaire d’État John Kerry et leur ont proposé à plusieurs occasions de transférer les Palestiniens dans le Sinaï et de laisser l’État hébreu annexer de grandes parties de la Cisjordanie. « Nous avons tous pensé que c’était une perte de temps » racontent les officiels américains, et d’ajouter« nous savions que ce serait inacceptable pour les Palestiniens — pourquoi échangeraient-ils leurs terres agricoles en Cisjordanie, près des grandes villes, pour des dunes de sables dans le Sinaï ? ».

Netanyahou avait dit aux Américains que l’Égypte offrirait avec sympathie des terres du Sinaï aux Palestiniens, mais après que le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi eut refusé, les Américains ont abandonné l’idée. Ces anciens de l’Administration Obama notent que ce plan est similaire à celui qui a été récemment proposé par Israël à l’Administration Trump, qui est en train de finaliser le second accord de paix. Le conseiller et gendre (appartenant à la communauté juive orthodoxe Habad-Loubavitch) de Donald Trump, Jared Kushner, aurait inclus dans l’accord des échanges de terres dans le Sinaï.

Le mois dernier, en décembre 2017, après que Donald Trump eut reconnu Jérusalem comme capitale de l’État juif, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman — très proche des Israéliens - a proposé le village d’Abu Dis (situé près de Jérusalem) comme future capitale de la Palestine en lieu et place de Jérusalem Est. Ce plan est à replacer dans le cadre de la stratégie géopolitique du sionisme, depuis la création du Foyer national juif. Stratégie de long terme qui a comme constante l’épuration ethnique de la Palestine en vue de la création d’un Royaume d’Israël exclusivement juif.

ÉPURATION ETHNIQUE ET GRAND ISRAËL

Dès 1918, Ben Gourion, dans un livre coécrit en yiddish - Askénase, David Ben Gourion (en hébreu : דָּוִד בֶּן-גּוּרִיּוֹן, prononcé : [daˈvɪd ben gurˈjo:n], à l'origine David Grün, est né le 16 octobre 1886 à Płońsk (royaume du Congrès, entité politique autonome polonaise sous tutelle russe - inclut dans les frontières du futur État hébreu les territoires occupés, le sud du Liban jusqu’au fleuve Litani, une partie du sud de la Syrie, une grande partie de la Jordanie et la péninsule du Sinaï.

Les sionistes furent très discrets sur leurs ambitions territoriales, cela afin de ne susciter ni la colère des arabes ni celle de Londres. C’est une stratégie de grignotage permanent que celle de Ben Gourion, laquelle s’oppose à celle des plus radicaux comme Zeev Jabotinsky (1880- 1940) — dont le secrétaire était Bension Netanyahou (1910-2012), le père du Premier ministre actuel — qui voulaient tout ou rien. Lorsque les sionistes acceptèrent le partage prévu par la commission Peel de 1937 et celui de l’ONU en 1947, ce n’était pour eux qu’une manœuvre tactique, un pallier menant vers le Grand Israël, aux frontières bibliques, du Nil à l’Euphrate (Genèse 15, 18). Ainsi, en 1937, Ben Gourion déclara : « Après la formation d’une grande armée suite à la création de l’État, nous abolirons le partage et nous occuperons toute la Palestine ». La même année, il dit à son fils : « Érigeons un État juif sur-le-champ, même si ce n’est pas sur tout le territoire. Le reste nous reviendra avec le temps. Il le faut. »

Le 13 mai 1947, un an avant la création de l’État d’Israël, Ben Gourion déclara devant l’Agence juive aux États-Unis : « Nous voulons la terre d’Israël dans sa totalité. C’était l’intention de départ ». Une semaine plus tard, devant l’Assemblée élue à Jérusalem, il dit : « Y a-t-il une personne parmi nous qui ne soit pas d’accord avec le fait que l’intention première de la Déclaration Balfour et du mandat sur la Palestine, et l’intention première des espoirs nourris par des générations de Juifs, était de créer un État juif sur la totalité de la Terre d’Israël ? »

La création d’un État juif passe par une épuration ethnique via des expulsions et des massacres. Les sionistes ayant fait du Livre de Josué, depuis leur installation en Palestine, un manuel de conquête, et ce jusqu’à nos jours. Le 27 septembre 2012, Benjamin Netanyahou débuta son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies en se référant à Josué qui, d’après le récit, fit la conquête de la Palestine en exterminant les autochtones. D’ailleurs, Moïse Maïmonide (1135-1204), qui est une des plus importantes autorités religieuses de l’histoire juive, écrivait que, le jour venu, il faudrait « exterminer tous les habitants de la Terre promise » ; le commandement : « ne laissez survivre aucun Cananéen », dit-il, est « valable en tout temps ». Et c’est ce commandement qui fut appliqué à la lettre durant le massacre des villageois de Dar Yasin en 1948. Depuis la création du Foyer national juif dans les années 1920, les Palestiniens voient leur territoire grignoté et sont expropriés de façon progressive et continue, comme le préconisait Ben Gourion. L’expulsion de 700 000 Palestiniens en 1948, le nombre de morts depuis cette date dans les guerres asymétriques entre Israël et les Palestiniens ou la colonisation insidieuse des territoires occupés sont là pour nous le rappeler.

L’ancien ministre de la Défense israélien, Moshe Dayan, raconte : « Des villages juifs ont été construits à la place de villages arabes. Vous ne connaissez même pas le nom de ces villages, et je ne peux pas vous en vouloir, car les livres de géographie n’existent plus, non seulement les livres n’existent plus, mais les villages non plus. Il n’y a pas une seule construction dans ce pays qui n’abritait pas des habitants arabes auparavant. » En 1976, fut rédigé le « Koening Memorandum » par un important membre du ministère de l’Intérieur israélien, Yisrael Koening. Ce rapport visait à régler le problème arabe en Galilée en réduisant leur nombre par divers moyens. Le but final était l’évincement total des Arabes israéliens, notamment par l’expropriation et l’intensification de la colonisation juive. En juillet 2014, durant l’assaut mené par Israël sur Gaza — tuant de façon indiscriminé combattants et civils, hommes, femmes, enfants et vieillards — Moshe Feiglin, vice-président du parlement israélien (la Knesset) et membre du parti Likoud (parti au pouvoir en Israël actuellement), a proposé un plan pour Gaza (ville peuplée exclusivement de Palestiniens musulmans et chrétiens). Dans ce plan, le chef parlementaire préconise d’expulser toute la population de Gaza vers l’Égypte, dans le Sinaï — c’est précisément le même plan que les Israéliens ont proposé à l’Administration Obama et qui a été révélé par les officiels américains. Feiglin expliquait sereinement qu’il fallait détruire toutes les infrastructures de Gaza avec une puissance de feu maximale.

Il écrivit dans son plan que « Gaza est un fragment de notre Terre et nous y resterons jusqu’à la fin des temps… elle deviendra partie intégrante de l’État d’Israël et sera peuplée par les Juifs. » Feiglin appelle les Gazaouis (sans exception d’âge ou de sexe) « la population ennemie », conformément à l’interprétation littérale du Livre de Josué : « Et l’on appliqua l’anathème (extermination de masse et immolation collective) à tout ce qui était dans la ville ; hommes et femmes, enfants et vieillards » (Josué, 6:21).

LA LOI JUIVE ET LES GOYIM(LES NON-JUIFS)

Cette absence totale de considération pour les non-juifs est directement issue de la loi juive. Les dirigeants israéliens, laïques ou religieux, ne font rien d’autre que l’appliquer à la lettre. L’intellectuel israélien et hébraïsant, Israel Shahak (1933-2001), qui a lu la loi juive dans le texte, et non pas ses versions expurgées dans les langues des goyim, rapporte que, selon la loi, « le juif qui tue délibérément un gentil n’est coupable que d’un péché contre les lois du Ciel, non punissable par un tribunal (cf. Maïmonide). Quant à la cause indirecte de la mort d’un gentil, ce n’est pas un péché du tout ». Ces deux dernières règles s’appliquent même si la victime est ger toshav, c’est-à-dire un « étranger résident » qui s’est engagé, devant trois témoins juifs, à observer les « sept préceptes noachiques » (les commandements donnés à Noé qui, selon le Talmud, concernent les non-juifs).

Ainsi, l’un des plus importants commentateurs du Shulhan‘Arukh (abrégé de la loi talmudique faisant le plus autorité, qui fut rédigé par Joseph Caro à la fin du XVIe siècle) explique que s’agissant d’un non-juif, « l’on ne doit pas lever la main pour lui nuire, mais on peut lui nuire indirectement, par exemple en enlevant une échelle quand il est tombé dans un trou… il n’y a pas d’interdiction ici, puisque cela n’a pas été fait directement ». Toutefois, ce commentateur insiste sur le fait qu’un acte provoquant indirectement la mort d’un gentil est interdit, si cela risque de répandre l’hostilité envers les juifs.

Ces lois ont évidemment une influence sur la politique de l’État hébreu. Si le code pénal israélien ne fait aucune distinction entre juif et non-juif, les rabbins orthodoxes la font, et s’inspire de la Halakhah (loi juive) pour conseiller leurs fidèles, et notamment ceux qui servent dans l’armée. L’interdiction de tuer un non-juif délibérément ne s’applique qu’aux « non-juifs avec qui nous (juifs) ne sommes pas en guerre » ; de nombreux commentateurs rabbiniques du passé sont donc arrivés à la conclusion qu’en temps de guerre, tous les non-juifs appartenant à une population ennemie peuvent, ou même doivent, être tués. Depuis 1973, cette doctrine est propagée publiquement à l’intention des militaires israéliens religieux. La première de ces exhortations officielles apparaît dans une brochure éditée par le commandement de la Région centre de l’armée israélienne, dont le domaine d’action comprend la Cisjordanie. Dans le petit livre, le grand rabbin du corps d’armée écrit : « Quand au cours d’une guerre, ou lors d’une poursuite armée ou d’un raid, nos forces se trouvent devant des civils dont on ne peut être sûr qu’ils ne nous nuiront pas, ces civils, selon la Halakhah, peuvent et même doivent être tués… En aucun cas l’on ne peut faire confiance à un Arabe, même s’il a l’air civilisé… En guerre, lorsque nos troupes engagent un assaut final, il leur est permis et ordonné par la Halakhah de tuer même des civils bons, c’est-à-dire les civils qui se présentent comme tels » Tout est dit, dans la bible...

Josué 24 -13 : Je vous ai donné une terre où vous n’avez pas travaillé, des villes que vous n’avez pas construites mais que vous avez habitées, des vignes et des oliviers que vous n’avez pas plantés, mais dont vous avez mangé les fruits.

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